À l'hôtel comme à la maison, à la maison comme à l'hôtel

15/05/2025

Et si l’hôtellerie devenait notre nouvelle source d’inspiration pour l’habitat ? Les frontières entre univers privés et lieux d’accueil s’effacent, portées par une recherche commune de confort, de style et d’expérience. À EspritMeuble I EspritContract, cette thématique a été explorée en profondeur lors d’un échange passionnant à Studio M, au cœur du salon. Un moment enrichissant, entre tendances fortes, évolutions de marché et regards croisés.

Ce talk a été réalisé en partenariat avec Le Journal de la Maison. L’intervenante, Aude Bunetel, directrice éditoriale et diversification du magazine, était invitée sur le plateau animé par Jérôme Libeskind. Ensemble, ils ont décrypté les liens de plus en plus étroits entre le monde de l’hospitalité et celui de l’aménagement résidentiel.

De la nuitée à l’expérience immersive

Le point de départ de cette mutation est simple : l’hôtellerie ne se contente plus d’accueillir, elle doit séduire et fidéliser. « Aujourd’hui, les hôtels ne sont plus seulement une commodité de voyage, ils deviennent une destination à part entière », souligne Aude Bunetel. Face à la montée de l’offre alternative – gîtes, chambres d’hôtes et plateformes comme Airbnb – les hôtels ont dû revoir leur copie.

Cette réponse passe d’abord par une montée en gamme. Avec plus de 21 % d’hôtels 4 et 5 étoiles en France, l’accent est mis sur la qualité de la décoration et l’attention portée à l’expérience client. « Le bien-être est devenu central, avec le développement de spas, d’espaces de sport ou encore d’offres familiales pensées pour plaire aux petits comme aux grands », explique Aude Bunetel, citant des exemples comme Relais & Châteaux ou Mama Shelter.

Un langage décoratif partagé

Parallèlement à cette montée en exigence, les codes stylistiques entre hôtel et habitat convergent. « On constate beaucoup d’aller-retour entre les architectes qui signent des projets résidentiels et ceux du contract », analyse Aude Bunetel. Des signatures comme Jacques Garcia, Laura Gonzalez ou Dorothée Meilichzon illustrent ce mouvement. Résultat : arches décoratives, formes organiques, bibliothèques ouvertes ou encore matériaux nobles s’imposent dans les deux sphères.

Cette influence se traduit particulièrement dans les espaces nuit et bain. « La salle de bain a connu une révolution comparable à celle de la cuisine il y a dix ans », précise Aude Bunetel. Douche à l’italienne, baignoire dans la chambre ou miroiterie haut de gamme – des innovations venues de l’hôtellerie qui séduisent désormais les particuliers.

L’effet miroir du digital

Les réseaux sociaux jouent un rôle moteur dans cette transformation. « Les hôtels ont besoin d’une image forte pour se connecter à leur clientèle sur le digital. C’est un enjeu de communication, mais aussi de vente », affirme Aude Bunetel. Ce phénomène crée une nouvelle aspiration chez les particuliers : vivre chez soi une ambiance digne d’un hôtel haut de gamme.

La logique d’expérience se prolonge aussi dans les formats. De plus en plus d’hôtels réduisent leur capacité au profit de suites privatisables, voire de villas avec cuisines et salons, brouillant encore davantage les lignes entre sphère publique et sphère domestique.

Un avenir hybride et inspirant

Ce dialogue constant entre hôtellerie et habitat, accéléré par les attentes de confort, de design et de personnalisation, augure d’une nouvelle manière de concevoir les lieux de vie. « Aujourd’hui, on cherche moins l’extraordinaire que le style, le charme, l’appropriabilité », conclut Aude Bunetel.

EspritMeuble

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