27/05/2025
Bien dormir à l'hôtel: comment améliorer l'expérience sommeil?

S’allonger dans un lit d’hôtel confortable est devenu bien plus qu’une simple commodité : c’est une exigence essentielle.À l’occasion du salon EspritMeuble et EspritContract, les experts du secteur de l’hospitalité ont débattu autour d’un enjeu central : l’expérience sommeil. Confort, design, technologies, environnement sensoriel : tout doit aujourd’hui converger pour créer une nuit parfaite.Et si le sommeil devenait enfin un levier de différenciation pour les hôteliers ?

Cette table ronde, réalisée en partenariat avec Hôtel & Lodge, a réuni deux experts reconnus autour de Jérôme LibeskindLaurent Maugoust, architecte d’intérieur et directeur associé chez Maugoust Chenais, et Cyril Aubertin, directeur des activités BtoB Hospitality Contract chez Adova, ont partagé leur expertise et leur vision de la chambre d’hôtel idéale.

Concevoir une literie qui satisfait (presque) tout le monde

La première complexité évoquée par Cyril Aubertin tient à l’universalité du confort recherché : « Le client ne choisit pas son lit à l’hôtel. Il faut donc réussir à concevoir un confort qui satisfasse 80 à 90 % des clients, en tenant compte des cultures, des continents, et des attentes très variées. »

La literie doit convenir à tous : dormeurs sur le dos, sur le côté, amateurs de fermeté ou de moelleux. Aujourd’hui, les technologies à ressorts ensachés dominent. Elles offrent une excellente indépendance de couchage et une meilleure respirabilité. Les matériaux naturels, comme la laine, font leur grand retour pour leur confort thermique et leur durabilité.

Laurent Maugoust le souligne avec conviction : « La literie, c’est le point central. On va à l’hôtel pour dormir. Même en tant qu’architecte, je commence souvent par dessiner le lit et la tête de lit. »

Le lit ne fait pas tout : lumière, son, matière

Au-delà du matelas, l’expérience du sommeil se construit par l’environnement immédiat de la chambre. « Une belle décoration ne suffit pas si les rideaux laissent passer la lumière à 4h du matin ou si les murs sont en carton », affirme Laurent Maugoust. Insonorisation, occultation et qualité des matériaux deviennent des priorités.

Le parcours sensoriel du client est minutieusement pensé : ambiance lumineuse variable, teintes apaisantes, circulation fluide, parquet en bois ou moquette feutrée, parfums subtils. La chambre devient un cocon. Le lit peut même se placer face à la fenêtre : « L’orientation du lit est capitale. On dort de plus en plus face à la vue, au cœur de la pièce. »

Taille des lits : confort versus surface

Le confort passe aussi par la taille. « Aujourd’hui, le 180 cm de large est devenu la norme dans les hôtels haut de gamme. Le 160 cm est un strict minimum », explique Cyril Aubertin. Pourtant, les contraintes immobilières persistent, surtout pour les chambres de 4 étoiles, limitées à 15 m².

Et la perception client est exigeante. Une étude citée en table ronde révèle que « 80 % des voyageurs s’attendent à mieux dormir à l’hôtel que chez eux. Pourtant, 60 % dorment moins bien. » Une déception que les hôteliers doivent s’efforcer d’endiguer, car elle est directement corrélée à la fidélisation.

Le sommeil devient une expérience à part entière

La notion d’"expérience sommeil" émerge comme un marqueur fort de l’hôtellerie moderne. « Ce n’est pas juste du marketing. Dormir mal, c’est une mauvaise note assurée sur les plateformes de réservation. Dormir bien, c’est un client fidèle », rappelle Cyril Aubertin.

Cette expérience est rendue tangible par de multiples détails : choix d’oreillers à la carte, surmatelas apportant une touche de souplesse, couettes avec grammage ajusté, scénarios lumineux adaptés aux moments de la journée. Certaines enseignes vont plus loin, avec des rituels à base d’huiles essentielles ou des menus du soir favorisant l’endormissement.

Engagement durable et seconde vie des produits

L’impact environnemental est également au cœur des préoccupations. « On évite de tout jeter à chaque rénovation. On évalue, on recycle, on réutilise selon la catégorie des chambres. Et sinon, on ajoute un surmatelas pour adapter », précise Laurent Maugoust.

Le taux de renouvellement des matelas dans l’hôtellerie premium est en moyenne de 7 à 10 ans. Pour les sommiers, la rotation est souvent moins fréquente, ce qui peut engendrer inconfort et usure prématurée des matelas. Les hôtels les plus exigeants n’hésitent plus à remplacer l’ensemble du système literie pour garantir un sommeil de qualité.

Conclusion : vers une chambre d’hôtel plus humaine et immersive

La quête d’un bon sommeil dépasse aujourd’hui la simple équation matelas + oreiller. Elle se traduit par une approche globale, multi-sensorielle, écoresponsable et personnalisée. « On ne vient plus simplement dormir à l’hôtel, on vient y vivre une parenthèse. Et cette parenthèse commence par le lit », conclut Laurent Maugoust.

Ce que les professionnels de l’hôtellerie ont bien compris, c’est que chaque détail compte. Et c’est précisément cette attention au détail – lumière, acoustique, matériaux, circulation, odeur, température – qui crée une véritable expérience. Un enjeu stratégique pour un secteur en pleine transformation.

EspritContract

Visionner la vidéo de la table ronde : Bien dormir à l'hôtel: comment améliorer l'expérience sommeil? 

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