03/05/2022
Cuisine équipée sur mesure : le potentiel de développement reste encore important

« Spectaculaires ». Ainsi l’IPEA (Institut de prospective et d'études de l'ameublement), qualifie-t-il les progressions enregistrées par le segment de la cuisine intégrée sur l’exercice 2021. Il faut dire que, comme cela a souvent été le cas ces dernières années, la cuisine équipée sur mesure a tout bonnement enregistré l’année dernière la plus forte croissance du marché du meuble domestique par rapport à 2020, avec une progression des ventes en valeur de 19,5 % (pour un marché à 4,18 milliards d’euros) et de 16 % par rapport à 2019.
« Sous l’impact de cette croissance spectaculaire », observe l’institut, « le taux d’équipement des ménages français continue de progresser et atteint maintenant les 65 %. Il reste cependant loin de celui de bon nombre de nos voisins européens, qui flirtent pour certains avec les 95 % ». Le potentiel de développement demeure donc encore important sur le marché hexagonal, même s’il reste limité par la frilosité des locataires à investir dans une cuisine intégrée… qu’ils laisseront ensuite sur place au moment du déménagement.
Bonne nouvelle : l’engouement des Français pour cette pièce de la maison, largement dopé par la crise sanitaire (la fermeture des brasseries et restaurants tout au long du premier semestre 2021 notamment, aura poussé les ménages à réintégrer leur cuisine), devrait se poursuivre au cours de cette année 2022. C’est en tous cas ce que laissaient entendre les principaux enseignements d’une enquête réalisée – fin 2021 – par l’IPEA, pour le compte de Sofinco (étude “Profil 2022 by Sofinco Partner”), auprès d’un échantillon de 6 000 ménages représentatif de la population française… Ce sont ainsi 12 % des interrogés qui déclaraient souhaiter changer leur cuisine intégrée, ou tout simplement s’équiper, soit environ 3,5 millions de consommateurs potentiels. Mais, depuis, l’environnement économique et social a changé !
 

La filière de la cuisine équipée dans son ensemble, revendeurs cuisinistes en tête (ceux-ci ont pourtant réalisé un quart de chiffre d’affaires supplémentaire vs 2020 et ont vu leur part de marché progresser de plus de trois points en un an !), est effectivement d’ores et déjà confrontée à un contexte compliqué, qui pourrait malheureusement rabattre les envies d’investir dans leur cuisine exprimées l’année dernière par nos concitoyens… À la clé : une hausse des prix des matières premières qui se poursuit ; des délais de livraison et de pose qui s’allongent ; et, plus récemment, dans le sillage d’une guerre en Ukraine qui inquiète, des tensions sur le portefeuille et le moral des ménages qui, sur le premier semestre, pourraient décourager le consommateur et l’inciter, au minimum, à décaler ses achats.

 À la fin du premier trimestre, relève l’IPEA, tandis que les ventes totales de meubles affichent un retrait de 3,5 % par rapport à 2021, elles restent positives par rapport à 2019, avec une croissance de 5 %. Et pour la cuisine, l’institut fait état d’une croissance supérieure à 15 % par rapport à 2019 !

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