Tuesday 9 December 2025

Article - Upcycling : le design vertueux 

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L'économie circulaire n'est plus un simple argument marketing mais une refonte complète du processus de création et de commercialisation du mobilier. Vitra, entreprise familiale suisse de 90 ans, incarne cette transformation en profondeur avec une approche pionnière qui va bien au-delà du simple recyclage. De la conception modulaire pensée pour plusieurs vies à la mousse polyuréthane recyclable développée avec BASF, en passant par le programme Vitra Circle for Contract qui reconditionne et personnalise les produits existants, l'éditeur démontre qu'excellence du design et responsabilité environnementale sont indissociables. Ce talk explore comment une entreprise à mission réinvente ses classiques iconiques tout en maintenant une innovation constante, prouvant que la durabilité n'est pas une contrainte mais un formidable terrain de créativité. 
Cet entretien a été réalisé en partenariat avec Intramuros. Frédéric Marty, rédacteur en chef du magazine, a interrogé Karin Gintz, directrice générale de Vitra France, sur le plateau de Studio M d'Esprit Contract. 

Une entreprise à mission : trois piliers indissociables 
Karin Gintz a présenté Vitra comme une entreprise familiale suisse de 90 ans qui crée, conçoit et fabrique du mobilier avec des auteurs de renom pour les espaces publics, tertiaires et la maison. Ce qui distingue Vitra, c'est son statut d'entreprise à mission, avec un campus accueillant plus de 400 000 visiteurs par an où se côtoient art, architecture et design. Deux musées et des bâtiments signés par les grands maîtres (Tadao Ando, Frank Gehry, Zaha Hadid) témoignent de cet engagement culturel.  
Récemment, sous l'impulsion de Nora Fehlbaum, PDG de troisième génération, un pilier environnemental s'est ajouté aux missions commerciale et culturelle. "Dans tout ce qu'on fait, que ce soit du produit, des actions, dans nos infrastructures, on a une mission environnementale," précise Karin Gintz. Cette économie circulaire va bien au-delà du réemploi et s'articule autour de grands axes : la modularité, la durabilité, le choix des matériaux, la réparabilité et le TCO (Total Cost of Ownership).  

La modularité : penser trois vies d'avance 
Contrairement à l'idée reçue, la modularité chez Vitra ne se limite pas à configurer un canapé à la commande. "C'est changer finalement la destination du produit en cours de vie," explique Frédéric Marty. Karin Gintz confirme : "Quand on conçoit un produit, il faut penser pas sa première vie mais sa deuxième et sa troisième vie. Beaucoup de produits deviennent obsolètes parce qu'ils n'ont plus d'usage".  
Le Soft Work développé par Barber & Osgerby en 2020 illustre parfaitement ce principe : conçu comme un rail, ce canapé de travail permet d'ajouter ou retirer des modules et de le détapisser facilement. L'un des gros problèmes dans l'usage du mobilier étant le tissu qui s'abîme avec le temps, Vitra n'utilise ni colle ni agrafes. Tous les produits doivent pouvoir être déhoussés pour que les revêtements soient remplacés.  
Cette contrainte technique influence profondément l'esthétique des produits. "Nous parlons de nouvelle esthétique," précise Karin Gintz. "Quand un produit doit être déhoussable sans colle ni agrafes, il ne va pas forcément épouser complètement la forme de la mousse." La chaise Mint, dernière création avec Erwan Bouroullec, permet même à l'utilisateur de déhousser lui-même la chaise pour nettoyer le revêtement. "Il y a peut-être quelques vagues mais ça fait partie du charme du produit, même s'il faut éduquer les entreprises et les architectes".  
Vitra Circle for Contract : du reconditionnement à la personnalisation 
Lancé en 2018 pour les particuliers, Vitra Circle vient d'arriver sur le marché professionnel français après l'Allemagne et la Suisse. Le principe : récupérer des produits Vitra chez des clients, identifier des "gisements", puis les reconditionner. "Comme pour les téléphones mobiles," compare Karin Gintz. Un point crucial : l'importance que ce soit dans une chaîne Vitra officielle. "Il y a des brokers qui rachètent des produits mais n'ont pas forcément la certification ou les bonnes pièces détachées. Il faut être très vigilant sur la source".  
Le processus s'appuie sur la chaîne de montage des produits neufs. Les célèbres Aluminium Group, par exemple, sont envoyées à l'usine pour être retapissées. Les résilles blanches ou noires, très en vogue il y a 20 ou 30 ans, peuvent être transformées en tissu ou en cuir. Les produits sont également repolis. "La beauté des produits Vitra, c'est que ce sont des matières très qualitatives. On n'a pas besoin de changer énormément de pièces, c'est surtout le tissu et du polissage, ce qui fait que le produit revient moins cher ".  
L'innovation majeure réside dans la possibilité de personnalisation. Contrairement aux premiers projets de réemploi qui créaient des "mismatch" pas toujours esthétiques, Vitra a mis en place un site internet avec un configurateur permettant de reconfigurer les produits reconditionnés selon ses souhaits. Frédéric Marty a testé le système : "Sur Aluminium Group, il y avait 82 modèles identiques disponibles. On peut clairement meubler un gros bureau sans personnalisation avec un matching total de l'offre".  

L'innovation matérielle : la mousse recyclable, une révolution partagée 
L'un des points les plus remarquables concerne le développement avec BASF d'une mousse polyuréthane recyclable. "Dans notre industrie, la bête noire, c'est la mousse moulée - pas la mousse taillée mais la mousse moulée," explique Karin Gintz. Malgré les progrès sur d'autres matériaux, celui-ci restait un blocage. Après avoir trouvé un procédé chimique permettant de refondre la mousse, Vitra a obtenu une exclusivité d'un an, le temps de maîtriser la nouvelle chaîne de production. Mais dans quelques mois, cette technologie sera offerte à toute l'industrie du meuble.  
Cette démarche de partage illustre parfaitement la philosophie Vitra : l'impact environnemental prime sur l'avantage concurrentiel. Par ailleurs, sur les produits neufs, l'objectif est clair : aucun déchet au moment de la production du tissu. Les plastiques sont devenus des plastiques recyclés, les aluminiums étaient déjà recyclés. "Aujourd'hui, sur des sièges de travail, on peut atteindre jusqu'à 80% de matière recyclée," précise la directrice générale.  

Le TCO : repenser la valeur sur 20 ans 
Le Total Cost of Ownership représente une révolution dans la manière d'évaluer un investissement mobilier. Karin Gintz explique que les entreprises amortissent généralement le mobilier sur 7 ans, ce qui conduit à prendre des décisions basées sur le prix d'achat plutôt que sur l'utilisation réelle. "Un produit Vitra, tu vas t'en servir pendant 20 ans. Si tu calcules sur 7 ans, il va paraître plus cher. C'est dommage parce qu'on prend de mauvaises décisions".  

Les études menées par Vitra démontrent qu'une chaise de travail entretenue régulièrement dure jusqu'à 20 ans, avec une empreinte carbone minimale répartie sur cette durée. L'analogie avec l'automobile éclaire le concept : certaines marques allemandes ont une forte valeur résiduelle, la voiture conservant un prix élevé après 7 ans car elle reste fonctionnelle, réparable et peu coûteuse en entretien. Vitra propose désormais à ses clients une garantie de valeur résiduelle : à l'achat, qu'ils optent pour le leasing ou l'acquisition, ils connaissent la valeur de rachat du produit dans 7 ans ou à n'importe quelle échéance.  

L'évolution continue des classiques 
La démarche de Vitra s'applique autant aux classiques qu'aux produits contemporains. L'histoire des chaises Eames illustre cette évolution permanente : conçues initialement pour créer un siège en plastique monomatière et monobloc, elles ont d'abord été produites en fibre de verre avant qu'on ne découvre la nocivité de ce matériau pour les fabricants et l'environnement. Elles sont passées au polypropylène, puis au plastique recyclé. "Au début, on n'arrivait pas à mettre de la couleur, c'était gris foncé. Cinq ans plus tard, on est capable de faire 15 couleurs différentes et de matcher nos gammes. Il y a vraiment une évolution et une innovation incroyable," se réjouit Karin Gintz.  
La chaise Mint incarne cette flexibilité nouvelle : disponible en plastique recyclé mais aussi en plywood (bois cintré contrecollé). Sur ce dernier matériau, le retour à des plaquages beaucoup plus naturels crée une esthétique unique : deux chaises en bois côte à côte ne seront pas identiques. "On revient sur le bois qui est une matière vivante. On l'avait un peu oublié dans les espaces tertiaires. C'est une matière vivante qui a aussi des défauts".  
Cette philosophie s'étend à Artek, marque dont Vitra a la responsabilité. Un travail avec Formafantasma a permis de développer le concept de "bois sauvage" : dans le bouleau, les nœuds sont désormais conservés, tout comme dans les plaquages Vitra. "Nos bureaux vont être beaucoup plus vivants, ressembler davantage à des habitats puisque chaque pièce sera un peu différente," projette Karin Gintz.  

Le retour de l'imperfection comme nouvel idéal 
Frédéric Marty a conclu sur la beauté de l'imperfection, oubliée depuis les années 1990-2000 où tout était très lisse. Karin Gintz a rappelé qu'en regardant les premières éditions des années 1940-1950 chez Thonet, Artek ou Vitra, l'imperfection était présente avant d'être progressivement gommée. "Finalement, c'est un retour à la base et un retour à la nature".  
Cette conclusion résonne comme un manifeste : l'économie circulaire n'est pas qu'une contrainte technique ou réglementaire, c'est une opportunité de reconnecter le design à son essence, à la matière vivante, à l'imperfection qui fait le charme et la singularité. Vitra prouve qu'on peut être pionnier sans être élitiste, en partageant ses innovations avec toute l'industrie pour démultiplier l'impact environnemental. 

EspritMeuble 
Visionner le talk ici : Upcycling : le design vertueux

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L'économie circulaire n'est plus un simple argument marketing mais une refonte complète du processus de création et de commercialisation du mobilier. Vitra, entreprise familiale suisse de 90 ans, incarne cette transformation en profondeur avec une approche pionnière qui va bien au-delà du simple recyclage. De la conception modulaire pensée pour plusieurs vies à la mousse polyuréthane recyclable développée avec BASF, en passant par le programme Vitra Circle for Contract qui reconditionne et personnalise les produits existants, l'éditeur démontre qu'excellence du design et responsabilité environnementale sont indissociables. Ce talk explore comment une entreprise à mission réinvente ses classiques iconiques tout en maintenant une innovation constante, prouvant que la durabilité n'est pas une contrainte mais un formidable terrain de créativité. 
Cet entretien a été réalisé en partenariat avec Intramuros. Frédéric Marty, rédacteur en chef du magazine, a interrogé Karin Gintz, directrice générale de Vitra France, sur le plateau de Studio M d'Esprit Contract. 

Une entreprise à mission : trois piliers indissociables 
Karin Gintz a présenté Vitra comme une entreprise familiale suisse de 90 ans qui crée, conçoit et fabrique du mobilier avec des auteurs de renom pour les espaces publics, tertiaires et la maison. Ce qui distingue Vitra, c'est son statut d'entreprise à mission, avec un campus accueillant plus de 400 000 visiteurs par an où se côtoient art, architecture et design. Deux musées et des bâtiments signés par les grands maîtres (Tadao Ando, Frank Gehry, Zaha Hadid) témoignent de cet engagement culturel.  
Récemment, sous l'impulsion de Nora Fehlbaum, PDG de troisième génération, un pilier environnemental s'est ajouté aux missions commerciale et culturelle. "Dans tout ce qu'on fait, que ce soit du produit, des actions, dans nos infrastructures, on a une mission environnementale," précise Karin Gintz. Cette économie circulaire va bien au-delà du réemploi et s'articule autour de grands axes : la modularité, la durabilité, le choix des matériaux, la réparabilité et le TCO (Total Cost of Ownership).  

La modularité : penser trois vies d'avance 
Contrairement à l'idée reçue, la modularité chez Vitra ne se limite pas à configurer un canapé à la commande. "C'est changer finalement la destination du produit en cours de vie," explique Frédéric Marty. Karin Gintz confirme : "Quand on conçoit un produit, il faut penser pas sa première vie mais sa deuxième et sa troisième vie. Beaucoup de produits deviennent obsolètes parce qu'ils n'ont plus d'usage".  
Le Soft Work développé par Barber & Osgerby en 2020 illustre parfaitement ce principe : conçu comme un rail, ce canapé de travail permet d'ajouter ou retirer des modules et de le détapisser facilement. L'un des gros problèmes dans l'usage du mobilier étant le tissu qui s'abîme avec le temps, Vitra n'utilise ni colle ni agrafes. Tous les produits doivent pouvoir être déhoussés pour que les revêtements soient remplacés.  
Cette contrainte technique influence profondément l'esthétique des produits. "Nous parlons de nouvelle esthétique," précise Karin Gintz. "Quand un produit doit être déhoussable sans colle ni agrafes, il ne va pas forcément épouser complètement la forme de la mousse." La chaise Mint, dernière création avec Erwan Bouroullec, permet même à l'utilisateur de déhousser lui-même la chaise pour nettoyer le revêtement. "Il y a peut-être quelques vagues mais ça fait partie du charme du produit, même s'il faut éduquer les entreprises et les architectes".  
Vitra Circle for Contract : du reconditionnement à la personnalisation 
Lancé en 2018 pour les particuliers, Vitra Circle vient d'arriver sur le marché professionnel français après l'Allemagne et la Suisse. Le principe : récupérer des produits Vitra chez des clients, identifier des "gisements", puis les reconditionner. "Comme pour les téléphones mobiles," compare Karin Gintz. Un point crucial : l'importance que ce soit dans une chaîne Vitra officielle. "Il y a des brokers qui rachètent des produits mais n'ont pas forcément la certification ou les bonnes pièces détachées. Il faut être très vigilant sur la source".  
Le processus s'appuie sur la chaîne de montage des produits neufs. Les célèbres Aluminium Group, par exemple, sont envoyées à l'usine pour être retapissées. Les résilles blanches ou noires, très en vogue il y a 20 ou 30 ans, peuvent être transformées en tissu ou en cuir. Les produits sont également repolis. "La beauté des produits Vitra, c'est que ce sont des matières très qualitatives. On n'a pas besoin de changer énormément de pièces, c'est surtout le tissu et du polissage, ce qui fait que le produit revient moins cher ".  
L'innovation majeure réside dans la possibilité de personnalisation. Contrairement aux premiers projets de réemploi qui créaient des "mismatch" pas toujours esthétiques, Vitra a mis en place un site internet avec un configurateur permettant de reconfigurer les produits reconditionnés selon ses souhaits. Frédéric Marty a testé le système : "Sur Aluminium Group, il y avait 82 modèles identiques disponibles. On peut clairement meubler un gros bureau sans personnalisation avec un matching total de l'offre".  

L'innovation matérielle : la mousse recyclable, une révolution partagée 
L'un des points les plus remarquables concerne le développement avec BASF d'une mousse polyuréthane recyclable. "Dans notre industrie, la bête noire, c'est la mousse moulée - pas la mousse taillée mais la mousse moulée," explique Karin Gintz. Malgré les progrès sur d'autres matériaux, celui-ci restait un blocage. Après avoir trouvé un procédé chimique permettant de refondre la mousse, Vitra a obtenu une exclusivité d'un an, le temps de maîtriser la nouvelle chaîne de production. Mais dans quelques mois, cette technologie sera offerte à toute l'industrie du meuble.  
Cette démarche de partage illustre parfaitement la philosophie Vitra : l'impact environnemental prime sur l'avantage concurrentiel. Par ailleurs, sur les produits neufs, l'objectif est clair : aucun déchet au moment de la production du tissu. Les plastiques sont devenus des plastiques recyclés, les aluminiums étaient déjà recyclés. "Aujourd'hui, sur des sièges de travail, on peut atteindre jusqu'à 80% de matière recyclée," précise la directrice générale.  

Le TCO : repenser la valeur sur 20 ans 
Le Total Cost of Ownership représente une révolution dans la manière d'évaluer un investissement mobilier. Karin Gintz explique que les entreprises amortissent généralement le mobilier sur 7 ans, ce qui conduit à prendre des décisions basées sur le prix d'achat plutôt que sur l'utilisation réelle. "Un produit Vitra, tu vas t'en servir pendant 20 ans. Si tu calcules sur 7 ans, il va paraître plus cher. C'est dommage parce qu'on prend de mauvaises décisions".  

Les études menées par Vitra démontrent qu'une chaise de travail entretenue régulièrement dure jusqu'à 20 ans, avec une empreinte carbone minimale répartie sur cette durée. L'analogie avec l'automobile éclaire le concept : certaines marques allemandes ont une forte valeur résiduelle, la voiture conservant un prix élevé après 7 ans car elle reste fonctionnelle, réparable et peu coûteuse en entretien. Vitra propose désormais à ses clients une garantie de valeur résiduelle : à l'achat, qu'ils optent pour le leasing ou l'acquisition, ils connaissent la valeur de rachat du produit dans 7 ans ou à n'importe quelle échéance.  

L'évolution continue des classiques 
La démarche de Vitra s'applique autant aux classiques qu'aux produits contemporains. L'histoire des chaises Eames illustre cette évolution permanente : conçues initialement pour créer un siège en plastique monomatière et monobloc, elles ont d'abord été produites en fibre de verre avant qu'on ne découvre la nocivité de ce matériau pour les fabricants et l'environnement. Elles sont passées au polypropylène, puis au plastique recyclé. "Au début, on n'arrivait pas à mettre de la couleur, c'était gris foncé. Cinq ans plus tard, on est capable de faire 15 couleurs différentes et de matcher nos gammes. Il y a vraiment une évolution et une innovation incroyable," se réjouit Karin Gintz.  
La chaise Mint incarne cette flexibilité nouvelle : disponible en plastique recyclé mais aussi en plywood (bois cintré contrecollé). Sur ce dernier matériau, le retour à des plaquages beaucoup plus naturels crée une esthétique unique : deux chaises en bois côte à côte ne seront pas identiques. "On revient sur le bois qui est une matière vivante. On l'avait un peu oublié dans les espaces tertiaires. C'est une matière vivante qui a aussi des défauts".  
Cette philosophie s'étend à Artek, marque dont Vitra a la responsabilité. Un travail avec Formafantasma a permis de développer le concept de "bois sauvage" : dans le bouleau, les nœuds sont désormais conservés, tout comme dans les plaquages Vitra. "Nos bureaux vont être beaucoup plus vivants, ressembler davantage à des habitats puisque chaque pièce sera un peu différente," projette Karin Gintz.  

Le retour de l'imperfection comme nouvel idéal 
Frédéric Marty a conclu sur la beauté de l'imperfection, oubliée depuis les années 1990-2000 où tout était très lisse. Karin Gintz a rappelé qu'en regardant les premières éditions des années 1940-1950 chez Thonet, Artek ou Vitra, l'imperfection était présente avant d'être progressivement gommée. "Finalement, c'est un retour à la base et un retour à la nature".  
Cette conclusion résonne comme un manifeste : l'économie circulaire n'est pas qu'une contrainte technique ou réglementaire, c'est une opportunité de reconnecter le design à son essence, à la matière vivante, à l'imperfection qui fait le charme et la singularité. Vitra prouve qu'on peut être pionnier sans être élitiste, en partageant ses innovations avec toute l'industrie pour démultiplier l'impact environnemental. 

EspritMeuble 
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