Dans un monde traversé par les crises, le besoin de repères devient vital.
 EspritMeuble a ouvert une nouvelle page de réflexion avec le talk “Life & Style 2025”.
L’objectif : comprendre les évolutions du consommateur dans un monde bouleversé.
Tendances, signaux faibles et nouveaux usages ont été décryptés en direct de Studio M.

Organisé en partenariat avec le cabinet de tendances NellyRodi, cet échange animé par Jérôme Libeskind a permis de décrypter les transformations sociétales à l’œuvre avec Vincent Grégoire, Insight & Consumer Trends Director chez NellyRodi.

Dès l’ouverture, Vincent Grégoire a posé un constat lucide sur la complexité du monde actuel. « On est en proie au doute, on se questionne : où va le monde ? » a-t-il affirmé. Pour NellyRodi, quatre grands chocs structurent notre époque : les tensions entre intelligence humaine et artificielle, le retour marqué de la lutte des classes, le dérèglement climatique et un profond déséquilibre démographique. Autant de facteurs qui appellent les marques à repenser leurs stratégies en profondeur.

Dans cet environnement mouvant, la consommation évolue. Partagée entre injonctions à la sobriété et pulsions de surconsommation, une nouvelle voie émerge: l’“alter consommation”. Selon Vincent Grégoire, il ne s’agit pas de consommer moins, mais de consommer mieux, avec plus de créativité, de conscience et de responsabilité. Ce changement se manifeste à travers cinq grandes postures consommateurs. La plus structurante reste celle de la fonction, qui progresse fortement. « Je veux une chaise pour m’asseoir. Peu importe son style, je veux juste qu’elle remplisse sa fonction », illustre-t-il. Près de 40 % des achats relèvent aujourd’hui de ce besoin fondamental.

Autour de ce noyau s’articulent quatre tendances comportementales. Certains consommateurs valorisent la tradition, le patrimoine, les racines. « Il y a une quête d’identité territoriale, de racines, d’appartenance. Ce n’est pas forcément négatif », précise-t-il. À travers des événements comme les Jeux Olympiques ou la réouverture de Notre-Dame, une certaine idée de la France se redessine, influençant aussi bien l’offre produit que le style décoratif.

D’autres expriment un besoin de rêve, d’évasion, d’ironie. « Il faut se raconter des histoires pour mieux dormir, comme les enfants ». Le refuge émotionnel qu’offre l’habitat devient un théâtre d’objets symboliques : œil turc, pierres énergétiques, célébrations improvisées… Le lien social, lui aussi, se transforme avec des formes festives qui occupent toute la journée, des brunchs aux goûters dînatoires.

Une troisième posture reflète l’éveil citoyen d’une partie de la population. « Il y a une demande croissante pour l’inclusivité, l’accessibilité, la santé mentale ». La maison devient inclusive, modulable, bienveillante. Le design prend en compte les fragilités, l’adaptabilité devient une valeur clef.

Enfin, une frange du public mobilise d’abord son esprit critique. « Le consommateur veut moins, mais mieux. Il cherche à filtrer, à se protéger, à s’entourer d’objets qui améliorent vraiment sa qualité de vie ». Maison détox, acoustique contrôlée, filtration de la lumière, domotique raisonnée : la performance est au service du bien-être.

En conclusion, Vincent Grégoire lance un message clair aux marques : « Il faut être focus. Arrêter de vouloir tout faire. Choisir un combat, affirmer une vision. » Dans un monde incertain, la clarté stratégique et la cohérence de l’offre sont les boussoles indispensables de l’innovation. Plus que jamais, c’est par l’écoute, la compréhension des mutations et l’audace que l’univers de l’ameublement construira son avenir.

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