16/05/2022
Conjoncture : un début d’exercice morose, mais le marché résiste

Élection présidentielle, hausse des prix, tensions sur le pouvoir d’achat, conflit en Ukraine… : les raisons sont nombreuses, en ce début d’année, pour inciter les ménages à la prudence.

Dans ce contexte, la première note trimestrielle de l’IPEA (Institut de prospective et d'études de l'ameublement) pour l’exercice 2022 révèle toutefois que le marché stoppe sa chute en mars et, pour la première fois depuis novembre 2021, renoue même avec une très faible croissance, de 0,9 %. Alors que les mois de mars 2020 et 2021 avaient été marqués par de nombreuses fermetures de points de vente, le marché reste hélas un peu en retrait de sa performance de 2019 (dernier exercice anté-Covid), avec un recul d’activité de 3,1 %. Des résultats « à analyser avec précaution, souligne l’IPEA. En effet, le marché ne progresse que de 1 %, alors que les prix sont en forte hausse depuis plusieurs mois, ce qui illustre la chute de fréquentation et le retournement de tendance avec lesquels le marché doit composer ». Et le même institut d’attirer notre attention sur l’effet “rattrapage” (déjà saillant en février) dû à la fermeture des surfaces de vente de plus de 20 000 m2, accentué ce mois de mars par la fermeture des plus de 10 000 m2 et de nouveaux confinements dans certains départements en mars 2021. « Ce rattrapage déforme le marché à la hausse et, même si les résultats sont très hétérogènes selon les acteurs, de nombreuses enseignes enregistrent des performances bien inférieures à la moyenne du mois de mars ».

 En ce qui concerne le cumul du premier trimestre, celui-ci remonte un peu par rapport à l’année dernière et s’établit à -3,5 %. Mais ce même cumul (valeur) sur les trois premiers mois de l’année se contracte par rapport à 2019 et n’affiche plus qu’une croissance de 5 %… Étant donné que la majorité des points de vente de mobilier étaient fermés, quelle que soit leur surface, au mois d’avril 2021, préviennent les experts de l’IPEA, « l’effet rattrapage devrait donc encore s’accentuer », pesant certes positivement sur la performance mensuelle et cumulée du marché, mais « masquant ainsi, de manière provisoire, les difficultés qui secouent le secteur du meuble ».

Davantage dans le détail (alors que tous les segments du mobilier présentent des évolutions de leur activité en baisse par rapport à 2021 sur le cumul des trois premiers mois) :

 - Pour la première fois depuis plusieurs années, c’est le meuble meublant qui enregistre les meilleures performances sur ce premier trimestre 2022 ou qui, du moins, parvient le mieux à limiter le recul de ses ventes.

 Même constat concernant la literie : si ce segment apparaissait plus en retrait en 2021, il parvient à limiter la chute de ses ventes, en valeur, sur le premier trimestre, de manière plus efficace que d’autres produits qui se montraient plus performants il y a encore quelques mois.

 Malgré des performances hors normes au cours des mois précédents, la cuisine voit également ses ventes reculer sur les trois premier mois de l’année 2022. Ce recul reste toutefois limité et inférieur à 5 %, dans des proportions très proches de celles de la literie.

 Pas de miracle pour les canapés, fauteuils et banquettes. Les ventes du segment sont en recul par rapport à 2021, mais restent au-dessus de leur niveau de l’année 2019 et approchent les 5 % de croissance par rapport à cette dernière année sans Covid.

 

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