Les chiffres commencent à dater un peu. Et le contexte socio-économique s’est malheureusement largement dégradé depuis. Mais ne boudons pas notre plaisir : en 2021, selon l’IPEA (Institut de prospective et d'études de l'ameublement), les canapés, fauteuils et banquettes ont presque fait jeu égal avec les cuisines en termes de progression, avec une croissance de 17,5 % (à 2,61 milliards d’euros). Et par rapport à 2019, le segment a également progressé, de presque 12 % en valeur.
C’est désormais une certitude : le segment dit “du rembourré” (qui, faut-il le rappeler, demeure plus que jamais un marché d’importations), a largement profité de la recherche de confort des consommateurs pour leur logement. Mieux : le canapé est redevenu le produit central du salon et les ménages sont prêts à monter en gamme, ce que tendent à prouver les bons résultats des spécialistes et des enseignes de l’ameublement milieu/haut de gamme sur ce segment depuis la fin du premier confinement. Les belles performances de ces enseignes permettent d’ailleurs au canapé cuir de regagner un peu de terrain sur le marché par rapport au tissu, encore largement en tête des ventes.
« Si le canapé et le fauteuil s’affichent en forte croissance, soulignent toutefois les experts de l’IPEA, la situation est encore une fois différente en ce qui concerne la banquette. Si ses ventes ont fortement progressé par rapport à 2020, elles le font, encore une fois, à un rythme inférieur à celui des canapés et fauteuils ».
Les ventes de banquette se situent à un niveau inférieur à celui qui était le leur en 2019, alors que canapés et fauteuils, pour leur part, voient leurs résultats progresser de plus de 10 % par rapport à cette dernière année de référence.
Hélas, à l’instar de ce qu’on observe pour l’ensemble des segments du marché du meuble sur le premier trimestre de cette année 2022 et bien que le canapé arrive toujours en tête des intentions d’achat des ménages en ce qui concerne leurs envies de mobilier, pas de miracle : toujours selon l’IPEA, à fin mars, en cumul sur trois mois, les ventes du segment “canapés, fauteuils, banquettes” sont en recul par rapport à 2021. Elles restent toutefois au-dessus de leur niveau de 2019 et approchent les 5 % de croissance par rapport à cette dernière année de référence sans Covid. « Une fois n’est pas coutume, remarque ici l’IPEA, sur le premier trimestre, en termes d’évolution, les ventes de banquettes font un peu mieux que celles des canapés et fauteuils. Dans une période où les ménages font plus attention à leur budget, la banquette demeure une solution adaptée, à moindre coût ».
Côté distribution, il faut relever que les enseignes “spécialistes salon”, à l’instar des autres circuits (exceptée la grande distribution, encore en plein effet de rattrapage), affichent sur ce premier trimestre 2022 un résultat en recul par rapport au premier trimestre 2021 (« entre -10 % et -5 % », dit l’IPEA). Certaines enseignes parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu, en misant sur de grosses campagnes de communication nationales pour créer du trafic en magasin. Autre note d’optimisme : comme pour les spécialistes literie et cuisine, malgré un début d’exercice morose, le circuit demeure toujours largement bénéficiaire par rapport à son dernier exercice pré-Covid de 2019.