27/05/2025
Polimair, l'innovation plastique

Et si la chaise du futur était déjà là ? C’est le pari audacieux de Polimair, jeune éditeur français qui repense les fondamentaux du mobilier contract avec une chaise monomatière en plastique recyclé. Pensée pour durer, facile à réparer et conçue avec une approche industrielle exigeante, cette innovation a fait sensation sur le plateau de Studio M.

À l’occasion d’un talk organisé en partenariat avec Intramuros, Frédéric Marty, rédacteur en chef, a reçu Arthur Gaudenz, co-fondateur de Polimair, pour une discussion passionnante autour d’un projet alliant écoconception, durabilité et design affirmé.

Une chaise manifeste, née d’un besoin concret

Architecte de formation, Arthur Gaudenz a longtemps prescrit du mobilier avant de passer de l’autre côté. De cette expérience est née une conviction forte : « Sur le durable, il y avait un manque, autant sur le plan esthétique que fonctionnel ». Ainsi est née l’idée de Polimair, une chaise tripode composée de quatre pièces principales – trois pieds et une assise – montables grâce à un outil intégré, pour éviter l’usage inadapté qui abîme les pas de vis en plastique.

Entièrement réalisée en polypropylène recyclé post-consommation – principalement issu de vieux meubles de jardin –, la chaise revendique une conception monomatière. « Le monomatière, c’est un vrai sujet quand on parle de tri. En mélangeant plastique, métal ou bois, on complexifie le recyclage. Nous, on est allés au bout du sujet », explique Arthur Gaudenz. Résultat : une chaise 100 % recyclable, pensée pour rester longtemps dans l’usage, voire être réparée au besoin.

Une approche industrielle exigeante

Le projet a mis plus de deux ans à mûrir. Sans expérience préalable dans l’industrie plastique, les deux frères à l’origine de Polimair – Arthur, en charge du design, et Léo, responsable du développement commercial – ont autofinancé la phase de prototypage en parallèle de leurs activités professionnelles. Ce n’est qu’après avoir validé un prototype fonctionnel qu’ils ont levé des fonds pour financer les moules industriels. « L’injection en plastique massif est très exigeante. On est les seuls à le faire de cette manière. La chaise pèse 7,5 kg, ce qui change totalement le rapport à la matière », précise Arthur Gaudenz.

Cette densité confère à l’objet une inertie et une présence rares pour une assise plastique. « On voulait sortir du réflexe “le plastique c’est pour dehors”. En ramenant cette matière à l’intérieur, avec un vrai travail de design, on peut l’anoblir ».

Versatilité, engagement et production maîtrisée

Disponible en kit, la chaise est conçue pour être transportée à plat, optimisant ainsi les coûts logistiques. Elle est également entièrement démontable, permettant le remplacement des pièces et allongeant la durée de vie du produit. « Si une pièce casse, elle ne part pas à la benne. On la remplace, on la recycle », affirme Arthur Gaudenz.

Côté fabrication, Polimair collabore avec des partenaires spécialisés pour le sourcing et l’injection du plastique recyclé, en veillant à la qualité de chaque étape. « Faire bien, ça coûte plus cher. Les matières recyclées sont plus complexes à transformer que les matières vierges, mais c’est un engagement fort pour nous ».

Déjà repérée par Intramuros dès avril, la marque a depuis enchaîné les salons – de Milan à Maison&Objet, jusqu’à EspritContract – avec une ambition claire : atteindre entre 600 et 1 000 chaises vendues en 2025. Une perspective désormais réaliste tant l’accueil du public et des prescripteurs semble favorable.

Commandable via le site de Polimair, la chaise est disponible à partir de 340 € TTC, avec un configurateur en ligne pour personnaliser les couleurs. En physique, elle est proposée en exclusivité à la boutique du Centre Pompidou, en précommande.

« On ne veut pas faire du plastique un produit de luxe, mais un objet noble et durable. C’est notre manifeste », conclut Arthur Gaudenz.

EspritContract

Visionner la vidéo de la table ronde : Polimair, l'innovation plastique

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