Sur ce premier semestre 2022 (+5,3 %), « tous les segments du meuble affichent des résultats en croissance, constate l’IPEA dans son dernier indicateur de conjoncture, principalement sous l’effet du rattrapage des fermetures des magasins au premier semestre 2021 ».

Avant de nuancer : « La belle performance globale du marché enregistrée sur les six premiers mois de l’année cache des reculs parfois assez marqués sur les mois hors rattrapage. Si l’on retire les performances du mois d’avril (pendant lequel tous les points de vente de meuble étaient fermés en 2021), le marché enregistrerait un résultat en recul de 3 % par rapport à 2021 sur la moyenne des cinq autres mois ».

Autre constat : la fréquentation dans les points de vente s’affiche à la baisse, alors que les ménages doivent intensifier leurs arbitrages de consommation. La hausse des prix de vente en magasin, consécutive à l’augmentation des coûts côté matières premières et transports, permet toutefois de compenser un net recul des volumes vendus et ce, quelle que soit la famille de produits.

Dans ce contexte à la fois compliqué, contrasté et difficile à décrypter étant donné les historiques si particuliers de 2021, le segment de la cuisine (une performance au premier semestre estimée entre 0 % et +5 % par l’IPEA), comme tous les autres segments du mobilier domestique, profite de l’effet “rattrapage” lié aux fermetures du premier semestre de l’an dernier, « avec des résultats toutefois erratiques sur les six premiers mois de l’année ». Et l’institut dirigé par Christophe Gazel de préciser : « Les hausses des prix des matières premières se font ressentir sur des factures qui pouvaient déjà être élevées selon la configuration de la cuisine ou le circuit, ce qui peut freiner la volonté de certains consommateurs sur cet achat particulièrement impliquant. »

Si la croissance reste toujours d’actualité, une fois n’est pas coutume, le circuit des spécialistes cuisine n’est pas celui qui enregistre les meilleures performances sur ce premier semestre, mais bien les enseignes de la grande distribution, qui profitent pleinement de l’effet “rattrapage” des fermetures de 2021.