Parlons Literie, l’association qui fédère la profession

Depuis près de 20 ans, Parlons Literie œuvre pour défendre la profession et le savoir-faire français. Une soixantaine d’adhérents — comme André Renault, Bultex, Compagnie du lit, Epeda, Grand Litier, Maison de la Literie, Merinos, Mobilier de France, Simmons, Treca — font partie de l’association et participent à son développement. Entretien avec son président, François Duparc.

Qu’est-ce que Parlons Literie ?

Notre mission est de promouvoir le secteur de la literie auprès du consommateur, un univers souvent mal connu. Le taux de renouvellement des matelas est d’environ 13 à 14 ans en France, ce qui crée une vraie déconnexion avec le produit.
APL vise donc à informer les consommateurs intentionnistes et à les accompagner dans leur décision d’achat.

Notre originalité repose sur notre modèle collectif : nous regroupons des industriels français, quelques acteurs étrangers, des distributeurs et des fournisseurs. Nous valorisons les marques — françaises ou non — qui s'engagent sur la qualité, la valeur ajoutée, et qui sont implantées durablement en France. Tempur, par exemple, est une marque américaine mais active sur notre marché avec une filiale locale.

Face à une concurrence croissante venant de l’Europe de l’Est et de l’Asie, notamment de la Chine, nous défendons activement l’industrie française. Aujourd’hui encore, 65 % de la consommation de literie en France provient d’industriels français, ce qui est remarquable.

Nous dénonçons également certaines pratiques abusives, notamment sur internet, comme les comparateurs trompeurs. Le cas d’Emma, récemment condamné par la DGCCRF, en est un bon exemple.

Enfin, nous défendons une idée simple mais essentielle : on n’achète pas une literie sans l’essayer. Chaque corps est différent, chaque dormeur aussi — et c’est encore plus vrai à deux. Il est donc crucial de tester sans préjugé de technologie.

Dans quel contexte APL a-t-elle été créée ?

APL est née dans les années 2010, à l’initiative de leaders industriels et distributeurs, pour répondre à une double problématique :

- une méconnaissance générale du secteur qui freine l’acte d’achat,
- un retard de renouvellement en France par rapport à d’autres pays européens (14 ans en France contre moins de 10 ans en Europe du Nord).

L’objectif était d’agir collectivement, au-delà des intérêts de marques individuelles, pour informer et accélérer le marché. Nous mettons l’accent sur la valeur ajoutée des produits et aidons les consommateurs à faire un bon choix lorsqu’ils sont en phase d’achat.

Quelles actions menez-vous pour défendre la filière ?

Nous nous appuyons sur trois canaux principaux :

- Le site internet de Parlons Literie, avec un investissement fort en SEO, publicité et contenus ;
- Les relations presse ;
- Les réseaux sociaux, avec notamment des vidéos valorisant les savoir-faire industriels et de distribution, en particulier français.

Quelle est votre vision du marché pour 2025 et les enjeux à venir ?

2025 s’annonce comme une année difficile pour la literie, dans un contexte de ralentissement de l’immobilier qui impacte l’ensemble du secteur de l’ameublement.

La literie reste toutefois un segment moins volatil, avec des baisses et hausses modérées.
On observe une montée en puissance des spécialistes, qui représentent environ 30 % du marché. Les produits à forte valeur ajoutée, vendus par ces professionnels, séduisent de plus en plus.
En parallèle, la grande distribution (Ikea, Conforama, But) conserve son poids, et internet est un canal majeur.

Notre enjeu est clair : encourager les spécialistes à rester le moteur du secteur et à promouvoir la qualité et le savoir-faire.

Autre tendance de fond : l’intégration verticale. De plus en plus d’industriels ou de marques ouvrent leurs propres points de vente — comme Treca, Epéda, Simmons ou André Renault à Paris. Cela traduit une volonté de mieux maîtriser leur distribution et d’éviter une dépendance excessive à certains clients.

Pourquoi être partenaire d’EspritMeuble 2025 ?

Nous travaillons régulièrement avec Gaëtan Ménard pour imaginer comment agir ensemble autour du salon. Nous participons aux plateaux TV et préparons plusieurs actions pour l’édition 2025.

Un salon comme EspritMeuble reste un moment-clé pour communiquer, rencontrer et fédérer. Il nous permet aussi de rencontrer des acteurs qui ne sont pas encore adhérents, de les sensibiliser à notre mission et de renforcer le collectif.

Aujourd’hui, la motivation est forte chez nos adhérents, notamment les industriels, pour défendre le fabriqué en France et les savoir-faire locaux. EspritMeuble est une belle occasion de le rappeler.

EspritMeuble