Faire du beau, partout, pour tous. C’est le pari engagé de la Compagnie de Phalsbourg, portée par une vision esthétique, durable et responsable. À l’occasion d’un talk organisé avec Intramuros, deux femmes aux commandes de cette ambition sont venues partager leur démarche. Un dialogue riche, entre créativité, exigence contract et convictions écologiques.
Ce talk a été animé par Frédéric Marty, rédacteur en chef d’Intramuros, qui recevait Karine Journo, directrice artistique, et Cécile Bleux, architecte, toutes deux représentant la Compagnie de Phalsbourg.
Fondée en 1989, la Compagnie de Phalsbourg s’est développée bien au-delà de son cœur d’origine, la promotion immobilière retail, pour devenir un investisseur global, actif dans le logement, l’hôtellerie, les espaces commerciaux et les projets urbains mixtes. « Nous essayons de conserver nos actifs et de les développer en interne », explique Karine Journo.
Un virage stratégique porté par une philosophie forte : le refus de la standardisation. « Pourquoi devrait-on faire moche pour le mass market ? Nous ne sommes pas d’accord avec ça. Faire du beau, même pour le commerce de masse, est un engagement », poursuit-elle. Cette approche se traduit dans des projets emblématiques comme Iconic, à Nice – un bâtiment signé Daniel Libeskind, adossé à la gare, où se mêlent hôtel, flagship, restauration, salles de spectacle et commerce de proximité.
« Ce quartier n’était pas facile à la base. Aujourd’hui, les habitants nous remercient, la valeur locative a augmenté de 10 points », souligne Karine Journo. Ce projet symbolise la recherche d’une mixité fonctionnelle, sociale et intergénérationnelle, chère à la société.
L’originalité tient aussi à la conception en interne : un studio de design dirigé par Karine Journo et animé par Cécile Bleux, conçoit l’ensemble des chambres d’hôtel et espaces communs. « Le bâtiment n’est pas droit, chaque chambre est donc unique. Nous avons conçu deux maquettes poussées jusqu’au bout », explique Cécile Bleux. Sur les 105 chambres du DoubleTree by Hilton, les typologies varient, et chaque espace reçoit une attention singulière – une couleur, une pièce, un détail différenciant.
Le processus contract repose sur un sourcing libre et exigeant. « Nous n’avons pas de règles prédéfinies. On peut passer par des distributeurs, des éditeurs, des agenceurs selon le projet. On chine, on repère, on dessine aussi », détaille Cécile Bleux. Salons professionnels, réseaux sociaux, repérages parisiens : tout est prétexte à nourrir l’inspiration.
Autre pilier fondateur : l’écologie. « Philippe choisit lui-même les arbres pour nos projets, dans les pépinières. Ce n’est pas marketing, c’est une conviction », affirme Karine Journo. Dès 2010, la société installait toilettes sèches, systèmes de récupération d’eau, parkings végétalisés. Des gestes pionniers, assumés bien avant que le sujet ne devienne tendance. « À Angers, dès 2012, on utilisait la géothermie. À l’époque, personne n’en parlait », rappelle-t-elle.
Les projets futurs s’inscrivent dans cette continuité. Outre la réhabilitation des espaces existants, un nouvel hôtel 5 étoiles Hilton ouvrira début 2025 avenue de Saxe, à Paris. « On travaille différemment selon les gammes, mais l’exigence de beauté reste la même », conclut Karine Journo. Une architecture de convictions, profondément humaine, durable et tournée vers l’avenir.
EspritContract
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