Société familiale depuis trois générations, Sifas a été créée en 1954 sur la Côte d’Azur. Partant du constat que les meubles d’intérieur étaient utilisés en extérieur faute de mieux, l’entreprise fait aujourd’hui perdurer l’esprit insufflé au départ de meubles outdoor spécialement conçus. Entretien avec Julien Armaroli, qui dirige aujourd'hui l’entreprise de son grand-père.   

Comment Sifas a évolué depuis sa création ? 

Mon grand-père a créé Sifas car il a fait le constat que les gens installaient leur mobilier de l’intérieur à l'extérieur, or, ça ne correspondait pas. Il a alors cherché des produits qui pouvaient tenir et résister, surtout sur la Côte d’Azur, où le sel marin est très agressif. Au départ, les produits qu’il a imaginé étaient en fer forgé. Puis mon père a intégré l’entreprise, et il a fait le pari de l’aluminium, qui est aujourd’hui le matériau le plus utilisé. La collection imaginée au départ par mon grand-père en fer forgé existe désormais en aluminium. Nous avons conservé la première collection de Sifas, intitulée “Kross”, emblématique de la marque, qu’on peut retrouver dans de nombreux palaces français comme le Plaza Athénée, le Crillon. C’est une collection très reconnue chez nous. 

Quel est le secteur d'activité que vous privilégiez ? 

Les secteurs du résidentiel et de l'hôtellerie donc du contract, dans hôtels palace de 4 à 5 étoiles. Nous faisons aussi beaucoup de vente auprès de particuliers grâce à la prescription des architectes, ainsi que des magasins de retail qui nous vendent à travers le monde. Aujourd’hui en effet, 75% de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’export, nous sommes très présents sur les marchés étrangers, avec une présence dans une centaine de pays, grâce à 250 points de vente qui distribuent nos produits. 

Quel est votre projet phare de l’année ? 

Tous les ans, notre collection emblématique présente dans de très grand palaces, est pour nous une belle image. Une nouvelle collection a vu le jour l’année dernière, inspirée de celle-ci, “Oxford, designée par Christophe Pillet, qui nous a valu une collaboration avec Chanel. Cette année, notre nouvelle collection nous a permis de faire une collaboration avec Dolce&Gabbana. C’est la tendance du moment, d’allier les marques et le design : elles viennent nous chercher pour créer des pop up store, et faire des magasins de plus en plus beaux en termes de design. 

Des collaborations sont en cours ? 

Avec une designeuse qui s’appelle Paola Navone, qui réalise toute la direction artistique de Sifas depuis deux ans. Elle s’occupe de tous nos stands, comme sur le salon de Milan, où nous participons en tant que fabricants de produits français via nos propres usines. Paola Navone nous aide sur notre site, notre catalogue, les stands… 

Pourquoi avoir choisi d’exposer à EspritContract ? 

Nous participons au Salon pour la première fois. Nous pensons que le secteur du contract devient important, surtout sur la partie hôtellerie, qui se développe de plus en plus. Ce sont nos principaux projets en développement sur les prochaines années. De surcroît, le retail connaît quelques difficultés notamment sur le marché français; il faut le soutenir et être présent. Avec EspritContract, nous aurons un peu des deux, il y a un certain nombre de retailers et de magasins français qui seront également présents pour voir les produits. C’est pour cela que nous avons choisi de collaborer à EspritContract, pour évaluer s’il y a un développement possible. 

Qu’en attendez-vous ? 

Des nouveaux leads, comme c’est nouveau et différent pour nous. Mais aussi de trouver une clientèle un peu différente des salons que nous avons l’habitude de faire comme à Milan, qui sont de très bons salons pour la réputation et l’image de marque, tandis qu’EspritContract est beaucoup plus concret en termes de ventes. 

Nous y exposerons notre nouvelle collection en bois synthétique. Les matériaux naturels sont de plus en plus privilégiés, mais l’entretien est souvent contraignant, le bois par exemple, est vivant, et demande de l’entretien. Depuis quelques années, nous travaillons sur un produit plus synthétique, un mélange de copeaux de bois, de colle et de résine, qui ressemble au bois, mais qui ne demande pas d’entretien. A Paris, l'hôtel Le Peninsula a déjà adopté cette collection intitulée “Oskar” ! Jusqu’à présent, nous ne faisions que des plateaux de table et quelques finitions sur les produits, et nous sommes parvenus à la travailler suffisamment pour fabriquer des fauteuils et un canapé, qui seront présentés à EspritContract.