24/10/2024
Rencontre avec Jérémy Fouray, président du groupe Fouray

Après un grave accident de la vie, Jérémy Fouray, alors menuisier ébéniste, se lance dans le milieu de la cuisine. D’abord en tant que vendeur pendant cinq ans au sein de l’enseigne Cuisine Plus, avant de devenir directeur de magasin. Puis vient, en 2009, l’achat de son premier Cuisine Plus, à Chartres. Aujourd’hui, le groupe Fouray compte 18 magasins dont 11 Ixina, 1 Cuisine Plus, 1 Noblesa, 3 Story et 2 H&H. Entretien avec le fondateur du groupe. 

Depuis ce premier magasin acheté en 2019, quelle ambition voulez-vous donner aujourd’hui au groupe Fouray ? 

Je ne fais pas la course au nombre de magasins, je me suis découvert entrepreneur, et je prends plaisir à entreprendre, et à créer des projets. Depuis les deux, trois derniers projets, je suis passé par le biais de l’association. En effet, le groupe commence à grandir, et géographiquement avec un siège social basé à Chartres, nous sommes désormais un peu partout,à Dreux, à Orléans, en région parisienne, à Tours, Bourges, Marseille, Le Mans, Laval… Les distances faisant, nous avons donc décidé d’entrer en association. 

Si je dois avoir un objectif, ce serait que le groupe atteigne les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous en sommes encore loin, mais ce serait la cible à atteindre. Ce que je souhaite avant tout, c’est prendre plaisir à entreprendre, que ceux qui travaillent avec moi prennent plaisir aussi, que je puisse leur donner des projets d’évolution, et construire le groupe au fur et à mesure. Mon objectif est de réussir à organiser le groupe en fonction de son évolution. 

Quel est votre projet phare de 2024 ? 

Cette année, nous aurons repris quatre magasins. Même si l’objectif premier était d’étoffer le groupe sur la partie meuble, nous avons d’abord commencé au début de l’été par la reprise d’un magasin IXINA sur Marseille, le futur premier magasin du groupe avec Certitudes, sur lequel il y avait un gros potentiel, et des ambitions. Nous avons fait une belle progression depuis cette acquisition, avec notamment notre participation à la foire de Marseille. Mon idée est de pouvoir scinder le groupe en deux activités, avec un pôle cuisine et un pôle ameublement. Le premier est déjà bien structuré avec un directeur dans chaque agence, un animateur commercial, une directrice opérationnelle et toutes les équipes support en back office… L’idée serait de refaire la même organisation sur l’activité meubles, et pour cela il faut un certain nombre de magasins pour être en mesure d’absorber les coûts que ça implique.C’est pourquoi s’en ai suivi la reprise de deux magasins Story sur Le Mans et Laval et un 3ème que l’on gardera sous silence pour le moment mais qui devrait intégrer le groupe d’ici la fin de l’année

Qu’est-ce qui lie votre ancien métier de menuisier ébéniste avec votre activité aujourd’hui ? 

Pour être honnête, nous en sommes maintenant un peu loin mais j’ai retrouvé un peu cet univers avec l’arrivée de l’activité meuble. C’est un domaine qui m’attirait depuis longtemps et j’avais d’ailleurs rencontré en 2015 le patron de la marque Story, Xavier Rondeau. Si notre rencontre avait été intéressante, ma crainte était qu’il soit le seul capitaine à bord. Nous sommes restés en contact, et il est revenu vers moi lorsque les choses ont évolué, c’est comme ça que tout a commencé. Le premier Story que j’ai créé a remplacé le premier Cuisine Plus que j’avais repris en 2009, et c’était en 2018 .En effet, à cette époque j’ai décidé de quitter l’enseigne Cuisine Plus en disant que ce n’était qu’un au revoir, l’avenir l’a confirmé car j’ai eu le plaisir de reprendre un Cuisine Plus en décembre 2023 à Tours.  

Je fais partie de ceux qui pensent que l’on apprend davantage de nos échecs que de nos réussites. J’ai pensé avoir une certaine capacité à gérer l’humain, ce que je fais aujourd’hui majoritairement et qui est la clé du développement..

Quelle place a le secteur du contract dans votre activité ? 

J’ai monté une activité BtoB il y a peu, autour de ce secteur. Mais nous sommes à 98% en BtoC. Exposer à EspritContract est une première pour nous, par le biais de l’activité BtoB. Nous avons lancé l’activité contract il y a un an, en appuyant le fait que le groupe a aussi cette corde à son arc, et c’est pour cela que nous serons à EspritContract, avec une cible bien précise que nous cherchons à trouver. Cette année, nous devrions faire 1,5 millions de chiffre d’affaires sur cette activité. Parmi nos clients, nous avons la Caisse de dépôt et consignations de Paris, des promoteurs comme Nexity, Bouygues ou Aviron… Nous avions parfois des demandes dans les magasins qu’on gérait au coup par coup. J’ai racheté un magasin Ixina à Plaisir il y a un an et demi, et au sein de ce magasin, l’un des associés avait un savoir-faire BtoB. Quand je lui ai racheté le magasin, je lui ai proposé ce deal, qui nous a fait gagner du temps. Nous avons associé les contacts que nous avions dans les différentes villes, avec son portefeuille de clients historiques et son savoir faire.

Qu’espérez-vous de cette nouvelle édition d’EspritContract ? 

Rencontrer des clients, et faire savoir que nous avons cette activité, car nous avons mis en place une structure : le groupe Fouray, comme sa géographie, nous permet d’avoir certaines ambitions sur cette activité. Nous distribuons l'activité cuisine sous l’enseigne Ixina, c’est un métier différent, à part, nous avons besoin d’outils différents pour le faire. Les premiers résultats sont là, nous avons un certain nombre d’ambition sur cette activité dans les trois ans à venir. Le marché de la construction est actuellement plutôt difficile, mais le BtoB représente plus de 3 milliards d’euros en France, et peu d’acteurs sont positionnés. C’est un secteur dans lequel il faut avoir la structure financière et opérationnelle pour y prendre part, il faut véritablement se spécialiser. Pour moi, ce sont deux branches complètement distinctes l’une de l’autre.

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